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ArbeiT au UNIDRAM Festival

Le junge-buehne.de écrit d'ArbeiT au Festival Unidram:

Mouvements mécaniques ?

Plaisir du jeu?

 

....Imperceptiblement, on est aspiré dans ce monde où tout semble possible. On se met à rêver, à penser, à frissonner, à se réjouir avec eux. Toutes sortes d'expériences jalonnent la soirée de ces penseurs,  jongleurs et bricoleurs (comme ils se nomment eux-mêmes), toujours plus absurdes et audacieuses que ce n’est pas leur rendre justice que de décrire après coup la fascination qu'elles exercent. Tr'espace évoque  très subtilement avec cette machinerie une possible genèse du travail et son évolution...

...Le temps de regarder ces trois personnes sur scène, d’admirer les images et les sons poétiques et oniriques qu'ils créent, derrière lesquels se trouve  un très grand travail.
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Mouvements mécaniques ?
 
Plaisir du jeu
C’est le mythe Sisyphe roulant inlassablement son rocher en-haut de la montagne qui vient à l’esprit lorsque l’on voit Roman Müller construire un squelette fait de longs roseaux en équilibre ou haleter avec ses balles et ses diabolos. « ArbeiT », c’est le nom du spectacle de la compagnie suisse Tr'espace,  présenté hier et avant-hier dans le manège du théâtre Hans Otto. Et c'est vraiment un gros boulot, cette performance. Lorsqu’il entre dans la salle, le spectateur se croit atterri dans le laboratoire de Géo Trouvetou, où toutes sortes de machines étranges et fascinantes tournent déjà à plein régime. Là-devant, dans leur monde, les gars semblent s’amuser, bricoler plutôt. Une femme, pieds nus, en robe de soirée noire, les rejoint et se met parfois à jouer sur un piano à queue de belles mélodies classiques en arrière-fond. Imperceptiblement, on est aspiré dans ce monde où tout semble possible. On se met à rêver, à penser, à frissonner, à se réjouir avec eux. Toutes sortes d'expériences jalonnent la soirée de ces penseurs,  jongleurs et bricoleurs (comme ils se nomment eux-mêmes), toujours plus absurdes et audacieuses que ce n’est pas leur rendre justice que de décrire après coup la fascination qu'elles exercent. Tr'espace évoque  très subtilement avec cette machinerie une possible genèse du travail et son évolution. Ils cherchent, exercent, échouent, essayent encore. Plus haut, plus vite, plus loin. Ils apprennent, améliorent, perfectionnent. La machine à coudre devient cheval, puis un outil multifonctionnel. L’efficacité détermine l’artisanat. Et ce qui a commencé dans une ambiance ludique, sans contrainte, se trouve déterminé par les lois de la production, qui ne laissent pas de place au jeu. Les machines censées faciliter la vie des gens la rendent à un moment donné encore plus complexe. Elles s’animent d’une vie propre et prennent les commandes. L’homme est stressé, débordé, déboussolé, et s'interroge sur les esprits qu'il invoque. Seule solution: retirer la prise, éteindre les machines. Alors soudain, le temps du jeu, de la légèreté et de la musique est de retour. Le temps de regarder ces trois personnes sur scène, d’admirer les images et les sons poétiques et oniriques qu'ils créent, derrière lesquels se trouve  un très grand travail.
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