ArbeiT: Presentation

Un spectacle de Roman Müller
Création: 1 octobre 2012
Théâtre Hautepierre / Le Maillon, Théâtre de Strasbourg, Scène Européenne (FR)

Travail, effort, tourment... Facteur de production ou facteur d’épanouissement ? Activité humaine devenue de plus en plus inhumaine. Quel rapport le corps entretient-il encore avec le travail physique à l’heure de la mécanisation ? Cette relation en trinome-homme, machine, travail- est à la base de la réflexion du jongleur Roman Muller. Et s’il appliquait l’évolution historique du travail à son activité artistique? Division du processus, décomposition des gestes, industrialisation, automatisation, cadence, optimisation, efficacité, rendement... Pour faire tourner son diabolo, ce qui nécessite habituellement un effort physique considérable, il pourrait alors faire appel à une machine, transmettre l’impulsion en ligne, délocaliser certaines parties du mouvement. La paresse stimule l’imagination pour trouver des solutions astucieuses afin de solliciter le moins d’effort possible. Mais que devient alors la beauté du geste ?


Dans son dernier spectacle, la Compagnie Tr’espace interroge avec humour ce rapport de l’homme au progrès et à la machine. Dans le décor composé d’une accumulation d’objets disparates, des machines vont se mettre à la tâche et réaliser un systeme complexe d’interactions mettant petit à petit tout en mouvement, au sein d’une construction à l’équilibre précaire. Un monde imaginaire se met à vivre. La réflexion sociologique de départ, plutôt désenchantée, enclenche un phénomène a contrario tout à fait magique sur le plateau. Cet univers imprévu entre en résonance avec le grand piano noir, centre mélodique, poétique et rythmique d’un espace sonore aussi riche et sophistiqué que cette inénarrable chaine de production circassienne. De la différence entre le travail et l’art, où l’absurdité assumée participe au charme et à l’intéret du propos.